[Migration, spatial equilibrium and spatial desequilibrium]
Migrations, équilibre et déséquilibre spatial
Résumé
Parmi les questions que soulève l'analyse des migrations, le rapport qu'elles entretiennent avec la formation d'un équilibre sur les marchés de l'emploi est l'une des plus débattues. A l'idée que les migrations sont un processus de rééquilibrage spatial peu efficace s'oppose l'idée que, au contraire, leur efficacité est suffisante pour que les marchés locaux soient toujours proches de l'équilibre. Les auteurs font le point ici tant sur les modèles de base que sur les vérifications qu'ils ont suscitées. Ils montrent la structure de base d'un modèle de migration comme réaction à une rupture d'équilibre et passent en revue les travaux empiriques. Ceux-ci montrent que les migrants semblent bien réagir aux différentiels de salaires, mais que les écarts entre taux de chômage paraissent sans effet et les différentiels spatiaux persistent. Les migrations seraient donc un processus très peu efficace de rééquilibrage spatial. Les auteurs présentent ensuite les modèles de migration dans un contexte d'équilibre. Si les études empiriques confirment le rôle important des aménités et biens publics, elles sont plus mitigées quant au test de l'hypothèse d'équilibre. Ce qui les amène à conclure à la nécessité de laisser ouverts les deux types d'explications, l'importance relative de différents facteurs de migration pouvant varier d'un pays à l'autre, d'une période à l'autre.