Les manuscrits retrouvés dans de vieilles malles peuvent-ils encore être authentiques ? Le cas des Cahiers de Le Golif, dit Borgnefesse, capitaine de la flibuste - Université Nice Sophia Antipolis Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Fabula / Les colloques Année : 2001

Les manuscrits retrouvés dans de vieilles malles peuvent-ils encore être authentiques ? Le cas des Cahiers de Le Golif, dit Borgnefesse, capitaine de la flibuste

Résumé

Les Cahiers de Louis-Adhémar-Timothée Le Golif, dit Borgnefesse, capitaine de la flibuste, racontent, sous la forme de mémoires, sa vie et ses aventures : comment, destiné par ses parents au séminaire, il s’engage sur un vaisseau quittant Saint-Malo pour les Antilles, pour devenir ensuite boucanier, simple flibustier, puis capitaine. Le récit, haut en couleurs, plein de péripéties, oscille constamment entre héroïsation et auto-parodie. Le manuscrit est présenté dans l’édition de 1952 comme tout récemment découvert, et préfacé par Albert T’Serstevens, auteur, entre autres, de romans d’aventures comme les Corsaires du Roi... On y lit que les Cahiers auraient été découverts dans une vieille malle placée à l’intérieur du « caveau muré » d’une maison démolie, à Saint-Malo, par un bombardement en 1944. D’après la préface, le manuscrit découvert par hasard est de la main d’un contemporain de Louis XIV, né peut-être vers 1640, passé aux Îles vers 1660 et mort « sans doute à Saint-Malo, et peut-être dans la légendaire maison de Duguay-Trouin » aux environs de 1710. « Il s’agissait évidemment de mémoires authentiques ». Cette affirmation et cette miraculeuse découverte, qui nous rappelle d’autres mises en scène, peut-elle, aujourd’hui, persuader le lecteur de l’authenticité du texte? Sans d’ailleurs nous attacher à la découverte de la vérité historique, nous nous demanderons comment la préface, comme le texte, peuvent nous fournir des éléments de réponses contradictoires. L’accumulation de détails qui « font vrai » ne serait-elle pas précisément le signe de la fiction ? Ce texte est une version remaniée de la 1ère publication dans le colloque en ligne L’effet de fiction, groupe de recherche Fabula, mars 2001, http://www.fabula.org/effet/interventions/10.php . À la date de la première publication de cet article, en effet, le texte passait encore pour authentique et la maison Grasset avait confirmé ce statut. Depuis (et en particulier l’exposition du Musée de la marine du « manuscrit », en 2002, qui a prouvé qu’il s’agissait matériellement d’un faux), l’idée du canular littéraire est privilégiée, avec la collaboration probable de deux complices : Gustave Alaux (1887-1965), qui s’est surtout fait connaître comme peintre et illustrateur, Albert t’Serstevens (1885-1974) comme écrivain. Il reste que l’enquête est encore possible du simple point de vue littéraire.
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Citer

Gannier Odile. Les manuscrits retrouvés dans de vieilles malles peuvent-ils encore être authentiques ? Le cas des Cahiers de Le Golif, dit Borgnefesse, capitaine de la flibuste. Fabula / Les colloques, 2001. ⟨hal-01855544⟩
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